L’Autre bord de la Grande île
Voyage musical de la France d'autrefois jusqu'au Québec
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L’ensemble
Disques
Prenant prétexte de la fondation de Québec par le Français Samuel de Champlain au début du XVIIe siècle, Les Musiciens de Saint-Julien et la soprano Élodie Fonnard soulignent les correspondances musicales entre les deux pays sur un siècle et demi. L’occasion d’une formidable traversée de l’espace et du temps, croisant répertoires populaires et savants.
L’Autre bord de la Grande Île est une double invitation au voyage. Les Musiciens de Saint-Julien traversent les répertoires, savants et traditionnels, pour relier les musiques de la France de Samuel de Champlain aux chansons d’outre-Atlantique que le navigateur-soldat-cartographe découvre en ces nouvelles terres de Québec ; ce faisant, l’ensemble de François Lazarevitch et la soprano Élodie Fonnard font escale en Angleterre, en Irlande, en Nouvelle-Écosse et en Nouvelle-France, jalonnant leur itinéraire de danses, chansons et airs populaires – à l’occasion dansés sur scène.
Sur ce fil à la fois musical et narratif, l’on migre aussi à travers temps : partie de la France de 1600, où l’on joue Prætorius et Guédron, l’expédition s’ouvre les larges horizons de Purcell, puis de Rameau, Couperin, Marais et Boismortier, jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle. Fidèles à leur pratique de « passe-frontière » qui est l’origine et la raison d’être de leur travail, Les Musiciens de Saint-Juliens provoquent des rencontres inédites au croisement des pays et des époques, des répertoires écrits et oraux, des genres chantés et dansés.
Ce programme a été créé en 2014 pour Territoires Baroques et est repris depuis avec ou sans danseur.
Programme pour 1 soprano, 5 instrumentistes et 1 danseur
Solistes
Élodie Fonnard, soprano
François Lazarevitch, direction, flûtes/smallpipe
Formation
violon, viole de gambe, théorbe / guitare, harpe
Production
Ce spectacle est une commande des Territoires baroques.
Coproduction Les Musiciens de Saint-Julien, Opéra de Rouen Haute-Normandie, Scène Nationale Évreux-Louviers, Théâtre municipal du Château.
La virtuosité se fait alors grâce infinie, à l’image des interprètes et d’un programme en tous points exemplaire.
Jean-François Lattarico
Programme
La France au temps de Samuel Champlain, fondateur de Québec (3 juillet 1608)
Jérome Bujeaud (Chants et chansons populaires des provinces de l’Ouest, 1865)
Celui que mon cœur aime tant
Suite de danses
C.E. Borjon de Scellery (XVIIe siècle)
Dans ces prez, dessus la tendre herbette (Brunette) – Branle de Normandie
Pierre Guédron (ca 1565-1620) : Dessus les rives de la mer
Michael Praetorius, (Terpsichore, 1612) : Suite branles de Poitou
Antoine Boesset (1587-1643) : Puis qu’il est vray (Air de cour, 1623)
Pierre Phalèse (1571) : Gaillarde Au joly boys – Gaillarde d’escosse
L’Angleterre au temps du Prince Ruppert
Henry Purcell (1659-1695) : O Solitude
Anonyme, Londres (XVIIe s.) : Greensleaves
Écosse, Irlande & Cape Breton
Suite de danses irlandaises (publiées dans la 1er moitié du XIXe s.)
The Cunning Young Man (slow air)
The Lady’s Cup of Tea – The Morning Star – The Country Girls Fortune (reels) – O’Neil’s Riding
Suite d’airs écossais publiés au XVIIIe siècle dans le style de la Nouvelle Écosse
Pinkie House (march) – Sir Archibald Grant of Monymusk – The Duke of Gordon’s Birthday (strathspeys) – Isla Reel – Mrs. Grant’s Reel – Colonel Mcbean’s Reel – Johnny’s made a Wadding O’t reel
La Nouvelle-France
R’adieu, ma charmant’ l’Isabeau (chanson traditionnelle québécoise)
Le chant du canot (conte huron)
Jean de Brébeuf (1643) : Iesus Ahattonia (cantique de Noël en huron)
Une soirée chez Mr Berthelot
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Rossignols amoureux (extrait d’Hippolyte et Aricie)
François Couperin (1668-1733) : Les Vendangeuses (dans ms. Berthelot – Bibliothèque du Séminaire de Québec)
Marin Marais : Prélude en la mineur (Troisième Livre, 1711)
Joseph Bodin de Boismortier (1689-1755) : Rondeau gai pour les Matelots – Tambourins (Daphnis et Chloé, 1747)
La veillée du bon vieux temps
Trinque l’amourette (chanson traditionnelle québécoise)
À la claire fontaine (chanson traditionnelle québécoise)
Suite de danses
Jean Benjamin de Laborde (1780) : Danse de la Basse Bretagne, Passepied – Danse de M.Lasanté – Brandy – Le reel des Voyageurs – Le reel du Sirop d’érable
Presse
juin 2016
Classiquenews.com
Jean-François Lattarico
Lors du premier concert, le 16 juin, les Musiciens de Saint-Julien ont ébloui le public avec des musiques populaires, associées aux airs de cour plus savants d’un Boësset. De façon originale, le programme soulignait à la fois le point de vue français d’un étranger (les danses bretonnes ou les branles du Poitou d’un Prætorius) et le point de vue étranger d’un Français (Pierre Phalèse, Gaillarde d’Écosse), auxquels s’ajoutaient les pièces plus classiques de Purcell (« O Solitude ») ou de Rameau (les « Rossignols amoureux » d’Hyppolite et Aricie). La flûte à la fois ductile, virtuose et précise de François Lazarevitch donnait l’impression d’une improvisation constante, tout comme le violon sautillant de David Greenberg, époustouflant de naturel dans les Irische et Scottische Suiten. Dans l’acoustique merveilleuse de la Ovidesaal des Neuen Kammern tous les instruments sonnaient avec plénitude et accompagnaient une Élodie Fonnard à la diction exemplaire, y compris dans la déclamation du français restitué qui sonne ici, dans le contexte des voyages musicaux intercontinentaux, comme délicieusement exotique (ce dont témoigne en particulier un air sacré chanté en dialecte huron !). On soulignera en outre l’extraordinaire performance du danseur Luc Gaudreau dans l’éloquence du geste chorégraphié, d’une précision entomologique. La virtuosité se fait alors grâce infinie, à l’image des interprètes et d’un programme en tous points exemplaire.