Jean-Sébastien Bach,
L'intégrale des concertos Brandebourgeois

À propos

Les six Concertos Brandebourgeois sont d’une diversité étonnante, tant du point de vue de la structure formelle que de l’appareil instrumental. Mais surtout, aucun ne se rattache strictement à un style alors en vigueur : concerto grosso ou soliste, style français ou italien, contrepoint austère ou virtuosité pure. Au contraire, les six concertos semblent faire une synthèse de l’art musical de leur temps. Sans doute serait-il excessif de faire de ce recueil le pendant « concertant » d’autres œuvres telles que L’Art de la fugue du même Bach, par exemple. Toutefois, il n’est pas improbable que la motivation de Bach ait été de présenter au dédicataire de l’œuvre, le Margrave de Brandebourg, « son art du concerto ».

1721, Jean-Sébastien Bach dédie ses 6 concertos brandebourgeois au prince Léopold d’Anhalt-Coethen. Bach a 36 ans. Le prince Léopold de 10 ans le cadet de Bach l’apprécie et lui offre des conditions de travail exceptionnelles. Ce sera une période de foisonnement d’écriture. La richesse et la variété de l’orchestration des 6 concertos brandebourgeois le prouve absolument.

Sur le plan de la forme, les concertos vont déjouer l’uniformité et la tradition. Bach aime expérimenter. Bien sûr il s’agit de concerti grossi mais la mise en avant volontaire de certains instruments au groupe d’instruments semble nous porter vers le concerto de soliste : il n’est qu’à se laisser subjuguer par les impressionnantes cadences de clavecin du 5e concerto.

L’auditeur peut ne pas saisir tout de suite les extraordinaires subtilité d’écriture, cependant elles sont bien là : allant des traits de virtuosité à des trouvailles d’écriture contrapuntique et polyphonique. L’ensemble laisse en admiration devant la richesse, le brillant, la vie qui se dégage de ces œuvres exceptionnelles réunies sous le titre de Concertos brandebourgeois. L’imagination de JS Bach qui semble intarissable nous apporte encore aujourd’hui une sorte de jubilation à l’écoute de cette musique qui reflète la solidité de la joie intérieure de ce compositeur d’exception.

Pour les Musiciens de Saint-Julien et François Lazarevitch, toujours en recherche de cohésion et d’expression vitale, il était tout naturel de s’engager dans cette partition…

Photo © Jean-Baptiste Millot

22 musiciens
François Lazarevitch : flûte traversière, flûte à bec & direction
Augusta McKay Lodge : violon
Elsa Frank : flûte à bec, hautbois
Jean-François Madeuf : trompette
Justin Taylor : clavecin
7 violons, 3 altos, 3 violoncelles, 2 violes de gambe, contrebasse, 2 flûtes à bec, 3 hautbois, basson, trompette, 2 cors, clavecin

Durée : ± 2h

Programme

Concerto II en fa majeur BWV 1047 pour flûte à bec, trompette, hautbois et violon, cordes et BC
(sans indication de tempo) – Adante – Allegro

Concerto III en sol majeur BWV 1048 pour 3 violons, 3 altos, 3 violoncelles et BC
Allegro – Adante – Allegro

Concerto IV en sol majeur BWV 1049 pour violon et 2 flûte à bec, cordes et BC
Allegro – Andante – Presto

Concerto V en ré majeur BWV 1050 pour clavecin, flûte traversière et violon, cordes et BC
Allegro – Affetuoso – Allegro

Concerto VI en si bémol majeur BWV 1051 pour 2 altos, 2 violes de gambes, 1 violoncelle et BC
Allegro – Adagio – Allegro

Concerto I en fa majeur BWV 1046  pour violon piccolo, cordes, 3 hautbois, 2 cors, basson et BC           
(sans indication de tempo) Adagio – Allegro – Menuet – Trio I – Polonoise – Trio II

Une musique allant de l’avant, admirable de légèreté, au discours fluide, jusque dans la Badinerie refusant la virtuosité gratuite pour nous donner à entendre un simple ruisseau chantant. Quel sens du phrasé naturel chez le flutiste !

Philippe Houbert
© Jean-Baptiste Millot

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