Beauté Barbare

Georg Philipp Telemann & les musiques populaires d’Europe de l’Est

Note d’intention

de François Lazarevitch

La « véritable beauté barbare » des musiques que G.P. Telemann découvre à l’occasion d’un voyage en Silésie (Pologne) en 1705, suscite en lui un vif enthousiasme. La description qu’il fait des musiciens locaux et notamment des sonneurs de cornemuse, est un moment savoureux de son autobiographie. Telemann est fasciné par leur « inspiration merveilleuse lorsqu’ils se livrent à leur fantaisie, dès que les danseurs se reposent », au point que « quelqu’un d’attentif pourrait en huit jours leur prendre des idées pour toute une vie ». C’est exactement ce que fit Telemann, s’inspirant abondamment de ces mélodies si typées pour les « habiller d’un costume italien avec adagios et allegros alternés

Bien sûr, ces mots de Telemann attisent mon imagination. Et l’attrait particulier que suscite en moi ces œuvres au goût « sauvage » m’a donné envie de confronter dans un même programme une diversité d’autres sources : les danses polonaises et hanaques collectées par Telemann (manuscrit de Rostosck), des musiques populaires anciennes de l’Europe de l’Est extraites du manuscrit Uhrovska (musiques « gypsies » vers 1730, Slovaquie), ainsi que des musiques traditionnelles de Pologne, de Moravie, de Slovaquie, de Roumanie, dont les mélodies et les rythmes sont restés proches de ceux entendus par Telemann…

La voix chaude et souple d’Hélène Richaud se prête parfaitement aux chansons traditionnelles polonaises et moraves.
Le cymbalum de Iurie Morar trouve tout autant sa place dans ces musiques traditionnelles qu’il connait bien, que dans les oeuvres baroques dont l’écoute se trouvera renouvelée. Je laisse également vibrer mes racines paternelles en jouant sur une petite flûte serbe (frula) certaines de ces mélodies à la virtuosité jubilatoire.

Il ne s’agit pas de rechercher « l’authenticité » des pratiques musicales évoquées par Telemann, mais simplement de goûter au plaisir de cette énergie intemporelle et créer un objet artistique nouveau, poétique, réjouissant et coloré. Ce projet surprise nous mène dans des territoires où personne ne nous attend et nous fera tous bien voyager…


Concert
Durée 1h20

9 à 6 musiciens
François Lazarevitch : flûte traversière, frula, fluier, cornemuses & direction
Hélène Richaud : chant & violoncelle
Josef Zak, Amaryllis Billet : violons
Diane Chmela : alto
Iurie Morar : cymbalum
Chloé Lucas : contrebasse
Pierre Rigopoulos : zarb, davoul & percussions
Léo Brunet : théorbe & cistre

Production
Ce programme a bénéficié du plan FRANCE RELANCE ainsi que du soutien des Résidences Créatives Sinfonia, du Conservatoire Arthur Honegger au Havre et de la Ferme de Villefavard.
Production Les Musiciens de Saint-Julien.

Rendez-vous

Autour du programme

Programme

Pozic mamo roz : mélodie traditionnelle polonaise

Światówka : marche nuptiale (Pologne)

Takú sem já galánečku dostal : mélodie traditionnelle de Moravie

Suite de danses du Manuscrit Uhrovska (Slovaquie, 1730) : [sans titre] – Olacs – [sans titre] – [sans titre] – [sans titre]

Rondeau Hanacoise (Georg Philipp Telemann)

Dyž sem šla z kostela : chanson traditionnelle de Moravie

Concerto polonais en ré M, TWV 51:D2 pour flûte, cordes et basse continue

Moderato – Allegro – Largo – Vivace (Georg Philipp Telemann)

Suite du Manuscrit Uhrovska : [sans titre] – HungaricusHajdukujymy : chanson traditionnelle de la région de Zywiec, Pologne – Hungaricus

Hanaskÿ (Georg Philipp Telemann)

Vitement (Telemann, manuscrit de Rostock) – Braul Oltenesc (mélodie traditionnelle de Roumanie)

Les moscovitesLes JanissairesHanac (manuscrit de Rostock) – Hanac (manuscrit de Rostock) – Mezzetin en Turc (Georg Philipp Telemann)

Nisko słonko : chanson traditionnelle de polonaise

Suite en trio n°3 en si mineur : Allegro (G.P. Telemann) – Hora din caval (mélodie traditionnelle roumaine) – Adagio (G.P. Telemann) – Sonate en trio en si mineur : Presto (G.P. Telemann)

Polonesie (manuscrit de Rostock) (Georg Philipp Telemann)

Veselo Se Dzivce : chanson traditionnelle de Slovaquie

Suite du Manuscrit Uhrovska (1730) : [sans titre] – HungaricusHungaricus – [sans titre] – Olas        

Les Musiciens de Saint-Julien, réunis autour de François Lazarevitch à la flûte, ont offert au public venu nombreux, un récital éblouissant. (…) Ce tout nouveau programme, créé au printemps, a alterné œuvres sensibles et joyeuses alliées à une très grande virtuosité. Le récital a enchanté le public. En témogine, son ovation pour les musiciens avec lesquels la connivence était patente.

OUEST-FRANCE

Ici, le « savant » tend la main au « populaire » sans condescendance et de la plus bouleversante des façons. Ce disque renversant nous guérit, un temps, de la bêtise humaine.

Christophe huss – Le devoir

Ce son boisé, cette pulsation, cette énergie. Certains passages rappellent de loin la bande-son du « Grand Budapest Hotel » de Wes Anderson. D’autres sonnent comme si « The Velvet Underground » y avait participé […] En somme, un plaisir sans fin !

Tobias Stosiek – RADIO BR KLASSIK

Les Musiciens de Saint-Julien savent non seulement ce qu’ils disent, mais aussi comment le dire… Sous leurs doigts, les inspirations de Telemann reprennent vie de façon tout à fait captivante.

Pawel Szczepanik – Radio Krakow Culture

Discographie

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